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RELATIONS DE LA RUSSIE AVEC LES PAYS DE L'AFRIQUE AU SUD DU SAHARA EN 2005

Le travail multivecteur ciblé de renforcement des relations amicales traditionnelles avec les états de l'Afrique, que nous considérons non seulement en tant que bons partenaires éprouvés par le temps, mais comme assez prometteurs, est une des composantes importantes de la politique étrangère russe.

Grâce aux efforts persistants, déployés au cours de la dernière période, les relations de la Russie avec l'Afrique en général et, en particulier, avec les états du continent au sur du Sahara, acquièrent une nouvelle dynamique. Le dialogue politique va croissant, on procède à la concertation des positions sur les aspects clé de l'ordre du jour international, y compris l'édification de l'ordre mondial juste et démocratique, le renforcement du rôle central de l'ONU, la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme, l'opposition aux autres nouveaux défis et menaces.

Une grande importance est attachée aux contacts réguliers avec les hauts dirigeants des pays africains. Si l'on prend comme point de départ l'année 2001, au jour d'aujourd'hui les relations russo-africaines ont dans leur actif les visites en Fédération de Russie des leaders du Gabon, de la Guinée, du Nigeria, de l'Ethiopie, la première visite du Président du Gouvernement de la Russie sur le continent – en RSA, en Ethiopie et en Tanzanie, la visite du Ministre des affaires étrangères russes aux pays de l'Afrique (RSA, Angola, Namibie, Tanzanie), une série de visites en Russie des Ministres des affaires étrangères des états africains.

L'interaction russo-africaine avait un caractère assez intense en 2005 aussi. Au sommet du G8 à Gleaneagles a eu lieu la rencontre de V.V.Poutine, Président de la Fédération de Russie, avec T.Mbeki, Président de la RSA.

L'échange des messages au sommet et de haut niveau, y compris entre les dirigeants de divers ministères et départements, ainsi que dans le cadre parlementaire, se faisait sur une base régulière.

L'impulsion supplémentaire à la coopération russo-africaine est venue des visites en Russie des ministres des affaires étrangères du Gabon J.Ping, du Kenya -A.Mwakwere, du Nigeria - O.Adeniji, du Sénégal - C.T.Gadio, de l'Erythrée -A.S.Abdella, de l'Ethiopie - Seyoum Mesfin, de la RSA - N.K.Dlamini-Zuma et d'autres personnes officielles de plusieurs états africains.

Pendant l'année écoulée, on a organisé plus de vingt consultations politiques avec les départements diplomatiques des pays africains (Bénin, Bourkina Faso, Gabon, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, République démocratique du Congo, Zambie, Zimbabwe, Cap-Vert, Cameroun, Côte d'Ivoire, Maurice, Madagascar, Namibie, Nigeria, République du Congo, Sénégal, Tanzanie et RSA). Cet échange de vues a une fois de plus confirmé la proximité, et, dans plusieurs cas, la coïncidence complète des positions de la Russie et des états de l'Afrique pratiquement sur toute la gamme des problèmes clé de la politique internationale, ce qui a servi de bonne base à la coopération constructive dans l'arène internationale, y compris à l'ONU.

Il faut noter le rôle important dans le développement des liens de la Russie avec les pays africains, qu'a joué la coopération interparlementaire. Le voyage russe de la délégation parlementaire russe, conduite par G.V.Boos, Vice-Président de la Douma d'Etat de la Russie, au Mozambique, a eu une résonance positive. On a signé le protocole de coopération entre la Douma d'Etat de la Russie et l'Assemblée de la République du Mozambique. La délégation de la Douma d'Etat de la Russie a aussi visité la République de Guinée-Équatoriale. Moscou a reçu les visites officielles des délégations du Sénat du Madagascar, de l'Assemblée Nationale du Botswana avec, à sa tête, le speaker P.Balopi, du Sénat de la République démocratique du Congo, conduite par P.M.Bodho, son Président.

J'aimerais surtout souligner, que les contacts pareils ont réellement contribué à l'avancement de tout l'ensemble des relations de la Russie avec les états de l'Afrique au sud du Sahara, à la formation d'un climat politique favorable pour l'élargissement de la coopération pratique variée avec le continent.

La consolidation de la coopération avec la plus grande organisation continentale - l'Union africaine - est restée une piste importante du travail. On a continué la mise au point des problèmes, afférents à la signature du document sur les principes des relations avec le forum panafricain. En octobre 2005,. l'ambassadeur de la Russie en l'Ethiopie a été accrédité auprès de la Commission de l'Union africaine. On a maintenu les contacts avec la Communauté de développement de l'Afrique australe (CADC), la Communauté économiques des états de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), d'autres organisations sous-régionales.

Les représentants russes ont pris part aux manifestations internationales sur la problématique africaine : la rencontre consultative de la conférence pour la région des Grands Lacs à New York, la conférence des donneurs pour l'Union des Comores à Port-Louis, à plusieurs autres rencontres pareilles.

On a continué de prêter une attention prioritaire sur la piste africaine à l'intensification des échanges commerciaux, dont le niveau actuel ne correspond pas encore au potentiel sensible existant. Une grande importance était attachée à l'augmentation de l'efficacité de l'activité des commissions intergouvernementales existantes et à la formation de nouvelles commissions de coopération économique, scientifique et technique (CI). Le rendement utile est venu de la tenue, en 2005, des séances des CI avec la RSA et l'Angola. On a été signé le traité de création de la CI russo-namibienne.

On n'a pas abandonné les problèmes de l'élargissement et du perfectionnement de la base de droit des liaisons russo-africaines. On a signé l'Accord de partenariat dans le domaine du transport maritime avec la RSA, les mémorandums de coopération de la CCE de la Russie avec les chambres de commerce de l'Angola et de la RSA, sur les voyages sans visa des personnes, munies de passeports diplomatiques et de service avec le Botswana.

On a prêté une aide globale à l'élargissement de la présence dans la région des structures d'entrepreneurs russes, participant ou intéressées à la mise en pratique de certains gros projets d'investissement en Afrique, y compris dans le domaine de l'extraction des ressources minérales. Il s'agit, avant tout, de l'activité des grosses compagnies comme ALROSA et «Technopromexport» en République démocratique du Congo (mise en valeur des gisements des diamants) et en Angola (mise en valeur des gisements des diamants à Katoka, à Luo, édification de la centrale hydraulique «Kapanda» et «Hydroshikapa»), de RUSAL en Guinée (mise en valeur des gisements des bauxites, fabrication de l'alumine), au Nigeria (participation à la privatisation et à la modernisation de l'usine d'aluminium ALSCON), au Ghana (plan de la mise en valeur du gisement des bauxites et acquisition d'une usine d'aluminium), en RDC et en République du Congo (projet de la création d'un groupe énergétique pour approvisionner en énergie électrique l'usine de traitement des bauxites), de RENOVA au Gabon (plan d'exploitation conjointe des gisements du minerai de manganèse), en RSA (mise en valeur des gisements du minerai de manganèse), de l'«Usine Kliutchevskoy des alliages de fer» en RDC (mise en valeur conjointe des terres rares), de «Zaroubejneft» au Nigeria (réception du droit de participation à la prospection et à la mise en valeur de deux terrains pétrolifères). Comme résultat, on a continué d'accumuler une précieuse expérience pratique de la coopération mutuellement avantageuse dans le domaine économique, élargissait progressivement le «terrain» pour l'intensification ultérieure de l'accès des structures des entrepreneurs russes aux marchés africains.

On a développé les liaisons russo-africaines scientifico-techniques, y compris la coopération dans le domaine des hautes technologies. En juillet 2005, à Moscou a eu lieu la 4e session de la Commission pour la coopération scientifico-technique entre la Russie et la RSA, à laquelle a été confirmé l'intérêt des parties à faire des recherches conjointes dans le domaine des technologies énergétiques, de la physique, des mathématiques, de la radioastronomie, de l'astrophysique, dans la conquête de l'espace à des fins pacifiques.

Tous cela a favorisé la fixation de l'évolution positive des échanges commerciaux avec les pays de l'Afrique au sud du Sahara, qui, d'après les estimations, a approché en 2005 un milliard de dollars.

Certes, appliqué à la coopération avec les pays africains dans les échanges commerciaux, on a encore à parler de certaines difficultés, y compris, avant tout, l'information insuffisante des partenaires russes et africains concernant le potentiel et les besoins réciproques. Néanmoins, je voudrais encore une fois constater, qu'il n'existe aucun obstacle de principe au succès du développement de la coopération russo-africaine mutuellement avantageuse dans les domaines les plus différents, exprimer la certitude, que les difficultés actuelles peuvent tout à fait et seront certainement surmontés par nos efforts conjoints.

Pour sa part, la diplomatie russe cherche à y contribuer par tous les moyens. Nos ambassades dans les pays du continent et le MAE de la Russie envoient, sur une base régulière, l'information à caractère économique dans les départements russes concernés, la CCE, les plus grosses compagnies, aident à organiser les business-forums, les présentations, y compris dans le cadre des régions. On a, en particulier, assuré le suivi diplomatique nécessaire de la participation de nos représentants des structures d'entrepreneurs au congrès pétrogazier mondial en RSA, à la conférence internationale “Russie-RSA : business sur les marchés en développement” et aux autres manifestations similaires.

Au centre de l'attention du département russe de politique extérieure et des ambassades et consulats de notre pays, fonctionnant en Afrique, se trouvent invariablement les problèmes, liés à la défense des droits et des intérêts des citoyens russes. A titre d'exemple, je peux citer la situation de nos marins – membres de l'équipage du pétrolier «African pride», jugés au Nigeria. Le MAE, en étroite coordination avec les autres départements et organisations russes, a déployé les efforts énergiques pour les libérer. Ce sujet a été discuté au cours des contacts directs de S.V.Lavrov, Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, avec son homologue nigérian O.Adeniji, a servi de sujet de plusieurs messages, adressés aux dirigeants nigérians. Pour débloquer la situation, a été utilisé le potentiel du dialogue interparlementaire, de l'Eglise orthodoxe russe, de l'ambassadeur de bonne volonté de l'UNESCO A.A.Abramian, des organisations sociales. Comme résultat, le 14 décembre 2005, nos concitoyens ont été libérés et rapatriés. En interaction avec les autorités de l'Angola, on a continué le travail minutieux pour connaître le sort des aviateurs russes, portés disparus dans ce pays en 1998-2000.

Je voudrais m'arrêter spécialement au sujet aussi important que la participation de la Russie aux mesures internationales de soutien de l'Afrique. Notre pays a continué de contribuer à l'adoption des décisions appropriées à l'ONU et dans d'autres organisations internationales, réalisé, avec ses partenaires du G8, les plans d'actions pour l'Afrique, visant l'aide à la réalisation du programme «Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique» (NEPAD), d'autres accords du G8 sur la problématique africaine, dont ceux obtenus au dernier sommet de Gleaneagles.

Nous avons pris une participation active aux travaux du Forum de partenariat avec l'Afrique (FPA), y compris la préparation du projet du plan d'actions conjointes du FPA et les documents, qui réglementeront le fonctionnement de son secrétariat, la mise au point des modalités de la création et de l'organisation du fonctionnement pratique du Consortium de développement de l'infrastructure en Afrique.

On a procédé à la préparation de la continuité dans l'activité du G8 sur la piste africaine pendant la période de la présidence de la Russie au G8 par voie de l'inclusion du problème africain au contexte général des sujets prioritaires de notre présidence, comme la sécurité énergétique, l'enseignement, la lutte contre les maladies infectieuses, ainsi que la tenue, en octobre prochain à Moscou, de la séance du Forum de partenariat avec l'Afrique. On entend, de plus, accorder une certaine assistance à la tenue de la rencontre d'avril du Forum en Afrique, organiser, dans le cadre du FPA, certaines manifestations des représentants personnels des leaders du G8 pour l'Afrique et tenir à Moscou deux rencontres d'experts sur la pacification sur le continent.

La Russie, en tant que membre permanent du CS de l'ONU, a fait un apport de poids aux efforts de la communauté internationale de renforcement de la stabilité militaro-politique en Afrique, y compris l'élaboration, dans le cadre du Conseil de Sécurité, de la stratégie du règlement des conflits armés concrets et la définition des mandats des opérations de pacificateurs appropriées. Les pacificateurs russes ont travaillé dans toutes les opérations de l'ONU de maintien de la paix en Afrique : au Burundi, en République démocratique du Congo, au Sahara Occidental, en Côte d'Ivoire, au Libéria, au Soudan, au Sierra Leone, en Ethiopie et en Erythrée. On a travaillé aux aspects pratiques de l'utilisation des structures russes à la mise en pratique des programmes internationaux de renforcement du potentiel anticrise africain.

Une des pistes importantantissimes de l'assistance russe à l'Afrique est l'allégement du joug de la dette des états de la région dans le cadre de l'Initiative des pays pauvres très endettés (PPTE). A présent, la Russie a retranché, ou s'est chargée de retrancher, la dette des pays africains pour le montant de 11,3 milliards de dollars US, y compris 2,2 milliards de dollars dans le cadre de l'Initiative PPTE. On travaille à la possibilité du retranchement intégral par la Russie des dettes des pays les plus pauvres gros débiteurs des prêts, qui ne correspondent pas aux critères de l'aide officielle au développement. En cas de la réalisation de ce pas, le volume de retranchement supplémentaire par notre pays des dettes des états africains dans le cadre de l'Initiative PPTE fera 750 millions de dollars US. Le travail de règlement de la dette des états du continent a aussi été mené sur la base bilatérale. En 2005, ont été signés les accords appropriés avec le Madagascar, la République du Congo, l'Ethiopie, on a tenu des pourparlers avec la Zambie.

Les états du continent ont continué de se servir des larges préférences commerciales, offertes par la Russie. En conformité avec notre législation, les marchandises des exportations traditionnelles des pays les moins développés, dont africains, sont exemptes des droits de douane à l'importation ni ne souffrent des limitations quantitatives des importations, des mesures spéciales de protection antidumping, de compensation ou autres. Sous le régime des préférences, tombent plus de 80 % des importations de la Russie depuis l'Afrique.

Comme au cours de la période précédente, une aide substantielle aux états africains était prêtée dans le domaine de la formation des effectifs nationaux. En 2005, le Gouvernement de la Fédération de Russie a octroyé au total aux pays de l'Afrique au sud du Sahara près de 700 bourses d'état pour les études aux écoles supérieures russes et les études post-universitaires. Un grand nombre de citoyens africains ont continué de faire leurs études dans notre pays sur la base des contreparties.

Une aide de poids a été octroyée dans le domaine de la protection de la santé. En conformité avec les décisions prises auparavant sur le paiement par la Russie en 2002-2006 de 20 millions de dollars US au Fonds global de lutte contre le VIH/SIDA, la tuberculose et la malaria, à la fin de 2005, nous avons transféré à ce fonds 15 millions de dollars US. Dans le cadre de la décision de faire au Fonds en 2005-2008 un apport supplémentaire de 20 millions de dollars, un quart de cette somme a été payé en 2005. En mai 2005, a été achevé le paiement des cotisations, déclarées par la Russie en 2003-2004, à l'Initiative mondiale de liquidation de la poliomyélite au montant de 8 millions de dollars. Les médecins russes ont continué de travailler dans certains pays africains.

Sont restés d'actualité les problèmes de l'aide humanitaire aux états du continent. On a mis en pratique la décision de paiement, par la Russie, sur la base régulière, à commencer par 2005, des cotisations pour l'activité humanitaire dans le cadre du Programme alimentaire de l'ONU. En 2005, on a versé à cette fin 11 millions de dollars, la même somme est prévue pour 2006.

Le cap de principe de soutien de l'Afrique, que la Russie entend tenir dans l'avenir, a contribué au règlement des problèmes de la garantie de la stabilité globale, à la création des conditions plus favorables pour développer une coopération fructueuse avec les pays africains.

En conclusion, je voudrais exprimer la certitude, que les rapports russo-africains, qui s'appuient sur les fondations solides de la confiance et du respect réciproques, vont continuer d'évoluer dans l'intérêt des peuples de notre pays et des états du continent.